Suite à de nouvelles mesures annoncées par le gouvernement Arizona, inhérentes à la réglementation du chômage, le Créno avait publié un article.
Ce dernier tentait de mettre en avant les nouveautés énoncées par ledit gouvernement.
Toutefois, celles-ci s’avéraient nébuleuses et incomplètes ; c’est pourquoi nous vous proposons un article définitif avec les mesures actualisées.
Voici l’ensemble des changements ainsi que leur date d’entrée en vigueur :
Mesure |
Date d’entrée en vigueur / Début |
| Période de transition pour les chômeurs existants |
1er juillet 2025 |
| Nouveauté concernant l’admissibilité et les conditions d’accès |
1er mars 2026 (pour les nouveaux dossiers) |
| Nouveauté concernant la dégressivité des allocations de chômage et la limitation de la durée |
1er mars 2026 |
| Nouveauté concernant le stage d’insertion |
1er mars 2026 |
| Nouveauté concernant le droit au rebond (démission) |
Applicable aux abandons d’emploi après le 28 février 2026 |
1. Période de transition pour les chômeurs existants
La période transitoire relative à la réforme de la réglementation du chômage, adoptée par la Loi-programme du 18 juillet 2025, a officiellement débuté le 1er juillet 2025.
Cette période de transition a pour but de limiter progressivement la durée du droit aux allocations de chômage. Elle concerne les demandeurs d’emploi qui percevaient déjà des allocations avant la réforme.
La fin du droit aux allocations ainsi que la conversion vers le nouveau régime, se font de manière progressive, en plusieurs vagues successives, déterminées par l’ancienneté du chômage du demandeur d’emploi. Ladite ancienneté est basée sur la période antérieure d’indemnisation et sur le passé de chômage complet (cumul existant entre les périodes de chômage).

Quelques informations à savoir :
Durant la période transitoire et concernant les allocations d’insertion2 : les jeunes admis pour la première fois aux allocations d’insertion entre le 2 janvier 2025 et le 28 février 2026 verront leur droit se terminer au plus tard 12 mois après la date de la première admission.
(Exemple 1 : si le droit aux allocations d’insertion d’un jeune a débuté le 1er juillet 2025, ce droit se terminera un an plus tard, à savoir le 1er juillet 2026.
Exemple 2 : si le droit aux allocations d’insertion d’un jeune a débuté le 1er janvier 2024, ce droit se terminera le 31 décembre 2025.)
Durant la période transitoire, certaines catégories de personnes bénéficient de mesures de maintien temporaire ou sont exemptées de la limitation dans le temps :
- Travailleurs à temps partiel avec Allocation de Garantie de Revenus (AGR)3 : Les travailleurs à temps partiel qui bénéficient, au moment de la fin du droit (selon les vagues ci-dessus), d’une AGR, peuvent conserver ce droit jusqu’à la fin de la période ininterrompue de leur occupation à temps partiel, à condition que leur régime de travail reste au moins à mi-temps (ou au moins 19 heures par semaine en moyenne).
- Formation pour métier en pénurie : Les chômeurs qui ont commencé une formation dans un métier en pénurie avant le 1er janvier 2026 et qui bénéficient d’une dispense de la disponibilité4 peuvent conserver leur droit aux allocations pour la durée ininterrompue de cette formation, au plus tard jusqu’au 30 juin 2030.
- Chômeurs âgés : Les travailleurs qui ont atteint l’âge de 55 ans au 30 juin 2025 et qui ont un passé professionnel suffisant (30 ans en 2025, montant jusqu’à 35 ans en 2030) conservent le droit aux allocations sans limitation dans le temps à partir du 1er mars 2026.
2. Nouveauté concernant la limitation de la durée et la dégressivité des allocations de chômage
Limitation de la durée du droit aux allocations
La modification la plus significative est la limitation dans le temps du droit aux allocations de chômage.
Chômage complet : le droit aux allocations de chômage complet est désormais limité à un maximum de 24 mois.
- Ce droit comprend une période de base de 12 mois (la première période d’indemnisation).
- Cette période peut être prolongée jusqu’à 12 mois supplémentaires (la deuxième période d’indemnisation) en fonction du passé professionnel du travailleur, à raison d’un mois supplémentaire pour chaque période de 104 journées de travail ou assimilées acquises avant l’admission au chômage.
Allocations d’insertion : le droit aux allocations d’insertion est désormais limité à une durée maximale d’un an.
Exceptions à la limitation dans le temps
Certaines catégories spécifiques de demandeurs d’emploi ne sont pas soumises à la limitation de durée du droit aux allocations.

Dégressivité du montant des allocations de chômage complet
La réforme introduit une dégressivité plus rapide des allocations de chômage complet pendant la première période d’indemnisation (12 premiers mois).

3. Nouveauté concernant l’admissibilité et les conditions d’accès
La nouvelle réglementation concernant l’admissibilité et les conditions d’accès aux allocations de chômage et d’insertion s’appliquera à tous les dossiers admis à partir du 1er mars 2026.
Les nouvelles conditions d’accès (stage) sont les suivantes:
Stage de travailleur à temps plein : pour être admis au bénéfice des allocations, le travailleur à temps plein doit accomplir un stage de 312 journées de travail (ce qui correspond à une année de travail à temps plein) au cours des 36 mois précédant immédiatement la demande d’allocations. Cette période de référence peut être prolongée sous certaines conditions (incapacité de travail, exercice d’une profession non assujettie, etc.).
Stage d’insertion professionnelle : pour pouvoir bénéficier des allocations d’insertion, le jeune travailleur doit remplir plusieurs conditions après la fin de ses études :
1) Avoir accompli un Stage d’Insertion Professionnelle (SIP) d’une durée de 156 jours ;
2) Avoir activement recherché un emploi durant ce stage et avoir obtenu deux évaluations positives (successives ou non) de la part du service régional de l’emploi concernant son comportement de recherche d’emploi.
Pour information, le jeune travailleur a la possibilité de remplacer les deux évaluations de recherche d’emploi par la preuve de travail effectif ou de formation qualifiante.
- Le jeune qui justifie d’au moins 52 journées de travail sur une période de 8 mois pendant la durée du stage d’insertion et précédant la demande d’allocations équivaut à une évaluation positive.
- Le jeune qui justifie d’au moins 104 journées de travail sur la même période de 8 mois pendant la durée du stage d’insertion précédant la demande d’allocations équivaut à deux évaluations positives. (Ce qui lui assure donc l’accès aux allocations d’insertion durant maximum 12 mois sans devoir obtenir deux évaluations positives de la part du service régional de l’emploi).
4. Nouveauté concernant les allocations d’insertion
Pour rappel, le stage d’insertion professionnelle est un stage à accomplir par le jeune lorsqu’il s’inscrit comme demandeur d’emploi à la fin de ses études ou après leur arrêt et qui permet d’avoir, au terme de ce stage, droit à des allocations d’insertion.
Ce stage dure actuellement 310 jours (12 mois) à partir du premier jour d’inscription comme demandeur d’emploi. Si une formation en alternance est suivie, la durée du stage d’insertion dépendra de la réussite ou non de la formation. Auparavant, après ce stage, les allocations d’insertion étaient versées durant une durée maximale de 36 mois.
Voici les changements qui entreront en vigueur à partir du 1er mars 2026 :
Réduction de la durée du stage
Le stage d’insertion (anciennement appelé « stage d’attente ») passe de 310 jours à 156 jours.
Limitation de la durée des allocations d’insertion
En lien avec la réforme du stage, le droit aux allocations d’insertion (après le stage) est limité à 12 mois maximum, alors qu’auparavant il était limité à maximum 36 mois.
Moment de démarrage modifié
Le stage pourra commencer immédiatement après la fin des études, sans avoir à attendre (autrefois, il y avait une forme de « latence » entre la fin des études et le démarrage du stage).
Suppression de certaines conditions liées aux études
L’obligation de démontrer que les études suivies donnent droit aux allocations d’insertion est supprimée. Cela simplifie l’accès au dispositif pour les jeunes diplômés, peu importe leur parcours (plus de distinction selon certains types d’études pour ouvrir le droit à l’allocation d’insertion).
Assouplissement pour la formation en alternance modifié
Selon Infor Jeunes, dans le nouveau régime, une des modalités d’assouplissement pour les jeunes en formation alternée sera supprimée. Concrètement : pour les jeunes qui ont terminé mais n’ont pas réussi leur formation en alternance, ils ne bénéficieront plus de la réduction du nombre de jours de stage liée à l’alternance. Cependant, pour ceux qui ont réussi leur formation en alternance, la réduction reste : les jours de formation (sauf les dimanches) continuent à être déduits de la durée du stage.
5. Nouveauté concernant le droit au rebond
Ce droit vise à permettre à un travailleur de démissionner volontairement de son emploi tout en ayant un droit aux allocations de chômage, sous certaines conditions strictes.
Auparavant, une démission sans motif légitime excluait le droit aux allocations de chômage, car il est considéré que la personne est responsable de la perte de son emploi. Désormais, la réforme change cette logique, en offrant un « filet de sécurité » pour ceux qui veulent changer de carrière, se former ou simplement quitter un emploi insatisfaisant.
Conditions d’accès au droit au rebond
Pour bénéficier de ce droit, plusieurs conditions sont requises :
- Ancienneté professionnelle : le travailleur doit justifier d’au moins 3120 jours de travail (ou jours assimilés), ce qui correspond à environ 10 ans de carrière ;
- Usage unique : ce droit peut être exercé une seule fois au cours de la carrière du travailleur ;
Demande formelle : le salarié doit introduire une demande de conversion d’exclusion auprès de l’organisme de chômage (bureau ONEM / CAPAC) dans les 30 jours suivant la notification de l’ONEM.
Durée et modalités des allocations
- Le droit au rebond ouvre droit à des allocations de chômage durant 6 mois maximum.
- Il est possible de prolonger ces allocations de 6 mois supplémentaires (donc jusqu’à 12 mois au total) si la personne suit une formation menant à un métier en pénurie, et si certaines conditions sont remplies.
1Les périodes d’indemnisations sont expliquées dans le point 2 de ce présent article concernant la limitation de la durée des allocations de chômage.
2Pour en savoir davantage sur la réforme des allocations d’insertion, cliquez sur ce lien
3L’allocation de garantie de revenus (AGR) est une prestation versée par l’ONEM en Belgique qui complète le salaire d’un chômeur reprenant un travail à temps partiel.
4Une dispense de disponibilité est une autorisation temporaire qui permet à un chômeur de suivre une formation, un stage ou des études tout en continuant à percevoir ses allocations de chômage ou d’insertion.
5Pour en connaitre davantage sur le RCC, cliquez sur ce lien
6L’allocation de sauvegarde est une allocation qui est octroyée par l’ONEM à un demandeur d’emploi non mobilisable à l’expiration des droits aux allocations d’insertion. Pour en savoir plus.

